De Nostra ætate (1965) à la synagogue de Cologne (2005), chronologie d'un engrenage
Michel LAURIGAN
De Nostra ætate (1965)
à la synagogue de Cologne (2005)
Chronologie d’un engrenage
par Michel Laurigan
« C’est une grande contradiction que Jésus ait été juif
et que ses disciples ne le soient pas »
Voltaire (« abbé de Tilladet »), Dialogue du Douteur et de l’Adorateur, 1763.
EN 1985, lors d’un colloque sur le vingtième anniversaire de Nostra ætate (déclaration conciliaire sur les religions non chrétiennes), l’un des rédacteurs de ce document soulignait combien son adoption par les évêques catholiques avait changé radicalement les rapports entre christianisme et judaïsme (talmudique) :
Vingt ans seulement ont passé – écrivait-il – et en quinze phrases seulement, quinze longues phrases latines [1], l’impossible est devenu possible et le possible est passé à l’acte. 2.221 Pères conciliaires ont, par leur approbation, engagé l’Église catholique dans un acte irrévocable, un heshbon-ha-nefesh, une révision déchirante…