Recension de Jacques Heers, L'histoire assassinée
P. ROY
L’histoire assassinée
Dans les pays étrangers, pour un étudiant en histoire, il est encore de bon ton de venir faire son cursus en France. Les historiens français bénéficient de l’ancien prestige de leur discipline, dans un pays qui est toujours perçu comme à l’avant-garde de cette branche du savoir. Autour de l’hexagone plane encore l’aura d’un pays de la culture et des arts. Qu’en reste-t-il ?
Jacques Heers, dans son dernier livre L’histoire assassinée, défait un mythe : la fable de « l’histoire à la française ». Dans un procès magistral, il présente l’histoire comme principale arme de propagande d’État. Depuis Jules Ferry, dans les manuels et les directives du ministère de l’Éducation, l’histoire est là pour fabriquer un bon Républicain ; dans ce dessein, elle truque et tronque la vérité. Mais ce n’est pas seulement depuis « Ferry-Famine » que l’histoire est travestie ; du…