De Dei Filius à Dei Verbum (III)
Abbé Christopher BRANDLER FSSPX
Y a-t-il continuité ou rupture entre l'enseignement de Vatican II et la doctrine de l'Église catholique ? Peut-on en particulier parler d'une nouvelle théologie de la Révélation ?
La présente étude analyse la constitution Dei Verbum sur la révélation promulgué à Vatican II.
Cet article (dernier sur une série de trois) fait ressortir que le concile Vatican I (1870) et le concile Vatican II (1962-1965) se font une conception très différente de la vertu de foi. Selon la doctrine traditionnelle la foi est une adhésion de l'intelligence à des vérités révélées par Dieu ; le concile Vatican II minimise cet assentiment de l'intelligence pour mettre l'accent sur la confiance en Dieu, le sentiment et l'engagement personnel.
De Dei Filius à Dei Verbum : Un progrès ? (III)
par l’abbé Christopher Brandler
Abréviations utilisées dans ce texte :
DF : Constitution dogmatique Dei Filius sur la foi du concile Vatican I (1870).
DV : Constitution dogmatique Dei Verbum sur la révélation divine du concile Vatican II.
RD : La révélation divine, collection Unam Sanctam, n° 70, Cerf, 1968.
Introduction La foi : sentiment ou assentiment ?
« La cause la plus générale des erreurs philosophiques consiste, semble-t-il, dans une certaine inversion de l’ordre de l’intelligence à sa fin, inversion par laquelle l’intelligence, au lieu de tendre à se conformer au réel, tend, autant qu’il est en elle-même, à conformer le réel à elle-même ; (…) comme si la science humaine était la mesure de l’être (…). D’où l’absurde persuasion a priori de l’impossibilité de l’ordre surnaturel. Dès lors toute démonstration du fait de la révélation se brisera contre le mur…