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La Trinité divine et la logique humaine

Fr. Aymon-Marie CRÉTIER O.P.

Informations

ÉTUDES

Les thèmes

Études théologiques
Mystère de Dieu
Le Sel de la terre n° 127

Le numéro

Hiver 2023-2024
p. 43-85
Fr. Aymon-Marie CRÉTIER O.P.

L'auteur

Fr. Aymon-Marie CRÉTIER O.P.

Religieux dominicain du couvent de la Haye-aux-Bonshommes (Avrillé).

Deux réalités identiques à une même troisième sont identiques entre elles. C’est le principe d’identité comparée.

Or la foi catholique enseigne que les personnes divines sont identiques à l’essence divine (le Père est Dieu ; le Fils est Dieu ; le Saint-Esprit est Dieu).

Comment donc peut-on affirmer que le Père n’est pas le Fils (ni le Saint-Esprit) ? 

La logique ne contraint-elle pas à dire :

soit que les trois personnes constituent des dieux distincts (trithéisme),

soit qu’elles ne sont pas réellement distinctes entre elles (modalisme) ?

L’objection n’a pas échappé à saint Thomas, qui l’examine dès la deuxième question de son traité sur la Trinité, dans la Somme théologique.

Pour le suivre, cet article présente d’abord, de façon générale, la doctrine chrétienne sur les relations trinitaires.

Il examine ensuite précisément ce que peut être une pure relation.

Une troisième partie revient alors sur l’objection, en détaillant la réponse du Docteur angélique.

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La Trinité divine et la logique humaine


par le frère Aymon-Marie O.P.

 

 

DEUX RÉALITÉS IDENTIQUES à une même troisième sont identiques entre elles. C’est ce qu’on appelle le principe d’identité comparée. Quæ sunt eadem uni tertio, sibi invicem sunt eadem. — Or la foi catholique enseigne que les personnes divines sont identiques à l’essence divine (le Père est Dieu ; le Fils est Dieu ; le Saint-Esprit est Dieu). — Comment donc peut-on affirmer que le Père n’est pas le Fils (ni le Saint-Esprit) ?

La logique ne contraint-elle pas à dire :

soit que les trois personnes constituent des dieux distincts (trithéisme),

soit qu’elles ne sont pas réellement distinctes entre elles (modalisme) ?

L’objection n’a pas échappé à saint Thomas, qui l’examine dès la deuxième question de son traité sur la Trinité, dans la Somme théologique [1]. Il y fournit une réponse assez brève, dont l’étude nécessite pourtant des préliminaires, car elle est au carrefour de plusieurs notions importantes.

Pour le suivre, on présentera d’abord, de façon générale, la doctrine chrétienne sur les relations trinitaires.


On examinera ensuite précisément ce que peut être une pure relation.

Une troisième partie reviendra alors sur l’objection, en détaillant la réponse du Docteur angélique.

Le mystère ne sera pas dissipé, mais mieux cerné. Incapables de l’appréhender adéquatement, nous verrons que nous n’avons pourtant aucun droit de l’accuser de contradiction, ni même d’opacité, car il ne comporte, en soi, aucune obscurité, mais plutôt une clarté trop vive, qui aveugle notre intelligence. C’est précisément parce que Dieu est lumière (1 Jn 1, 5) que nul ne peut voir Dieu sans mourir (Ex 33, 20).


[1]     —  Le traité De Deo trino occupe les questions 27 à 43 de la Somme théologique. L’objection qui nous intéresse est énoncée au début de l’article 3 de la question 28, et résolue à la fin du même article (ad primum).   


 
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