Du théatre de Corneille au théatre de Voltaire
Joseph LAGNEAU
Du théâtre de Corneille
au théâtre de Voltaire
par Joseph Lagneau
Article 1 : de l’orthodoxie politique à l’idéologie
En 1792 un grand nombre de petits théâtres furent autorisés à rester ouverts à Pâques ; l’année suivante, on adopta ce nouveau régime dans toutes les salles de spectacle [1]. » Tel est le triste privilège accordé aux théâtres français grâce aux efforts conjugués du Théâtre de la Nation et du procureur de la Commune, un certain Manuel mué pour la circonstance en tribun du peuple : « Sous quel prétexte la municipalité, gardienne de toutes les propriétés, condamnerait–elle au repos une foule de citoyens que le théâtre fait vivre, et une foule plus grande encore qu’il amuse et instruit ; et après une révolution surtout qui prouve si bien que les tragédies de Voltaire formeront plutôt les nations que les sermons de l’abbé Maury [2] ? »